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vendredi 27 mai 2022

Nouvelle chronique de Numa Sadoul

Petites chroniques de Numa Sadoul, sur le Spirou d’Émile Bravo. 

Extraites de sa page Facebook : ICI

Tome 1 (19 février 2019)

"Hiver 1940. Le jeune groom du Moustic Hôtel découvre la guerre, les magouilles des uns, la lâcheté des autres, les Juifs, les nazis, les collabos, les résistants, un apprenti flic qui ressemble à Hergé jeune, des héroïques, des généreux, des salopards, l'amour immodéré qu'une jeune fille lui porte, les rivalités militaires franco-britanniques, les ridicules de l'uniforme, l'hypocrisie et la morale, l'insupportable inadaptation de Fantasio, que lui seul supporte, l'art d'un peintre ignoré... le tout, avec sa candeur, son altruisme, sa finesse déjà bien visibles.

Après le révélatif "Journal d'un ingénu", Émile Bravo entame carrément une tétralogie qui va développer l'immersion de son héros dans la guerre de 39/45, et dont "L'Espoir malgré tout" constitue le premier volet. Une fois de plus, il fait fort - et c'est d'ailleurs assez drôle de voir le graphisme "ligne claire" à la Tintin se magnifier aux Éditions Dupuis... On a sans doute mille fois dit "bravo" à Émile, mais je ne me gênerai pas pour le redire à mon tour, ajoutant qu'on est parti pour quatre albums de grande classe !"

Tome 2 (1er février 2020)

"Un deuxième chapitre qui fait quand même 90 pages, et qui sera en principe suivi de deux autres chapitres, probablement aussi épais : Émile Bravo prend son temps et son espace pour développer et approfondir sa saga de la guerre 39/45 vue par les yeux "ingénus" de Spirou - et ceux, assez idiots, de Fantasio (à vrai dire, il est un peu chargé, l'ex-gaffeur devenu ici limite crétin, mais on sent qu'il se fabrique une conscience politique...).

J'ai lu ici ou là des réserves émises par certains commentateurs. Pour moi, c'est du haut niveau, dans la pure lignée des précédentes spiroutades de Bravo ; du palpitant, du tragique même, du sentimental, de la grande Histoire magnifiée par le talent d'une "petite" histoire dessinée. Et question dessin, c'est un régal de voir cette "ligne claire" plutôt tintinesque donner un certain poids "sérieux" à la fantaisie comique habituellement attachée à Spirou. Bref, une pépite !"

Tome 3 (1er mars 2022)

"Il approfondit la saga en 114 pages de misère nazie, de résistance belge, de marionnettes salvatrices, d'enfances malgré tout, en attendant la conclusion qui devrait arriver au volume suivant.

J'ai lu ici ou là que la série tirait un peu en longueur. Quelle grossière erreur : elle prend son temps, la série, pour témoigner, émouvoir, transporter, amuser et effrayer.

Spirou est toujours ingénu, tellement juste dans sa peinture du "bon petit gars" en train de quitter l'adolescence ; Fantasio se comporte en héros mais reste gaffeur et bêta ; les curés kollaborent ou entraident, les citoyens sont pleutres ou courageux, les amours s'épanouissent dans la clandestinité des campagnes, les Juifs sont déportés... bref, l'incroyable 39/45 s'enlumine sous nos yeux et dans nos sentiments.

Ce 3ème tome s'achève sur un épouvantable suspense, petit bonus sur une œuvre unique et formidable ! "

Tome 4 (26 mai 2022) 

 
Quatrième et dernière partie de L'ESPOIR MALGRÉ TOUT, le monument graphique d’Émile Bravo publié avec tant de soin par les Éditions Dupuis.
Il fallait bien que cela finisse un jour, je le sais ; mais le sentiment de vide qui m'a saisi en tournant la dernière page ressemble à celui d'un deuil.
Le deuil de toutes ces années où le héros généreux et "ingénu", son comparse idiot mais héroïque, les enfants des faubourgs et des campagnes, les Résistants et les collabos, les quartiers de villes belges et les forêts exemplaires, les convois sans retour des sacrifiés juifs, les histoires d'amour parfois difficiles, les amis sûrs et le fracas des explosions, les théâtres de marionnettes, les braves gens et les salopards, l'immonde antisémitisme, les artistes persécutés, la faim le froid, les envahisseurs ou les libérateurs, la peur mais l'espoir, l'espoir malgré tout, bref ce petit grand univers qu'un démiurge inspiré déployait devant nous, ce deuil, donc, dis-je, me traîne encore dans son sillage grisailleux, et je vais me refaire la collection complète d'une traite pour m'en libérer.
L'unité du monde peint par EB se révèle ici dans les nouvelles qui arrivent enfin de Kassandra, la lointaine "fiancée" que Spirou recherche depuis "Le Journal d'un ingénu", il y a treize ans ; nouvelles somme toute positives, mais cruelles pour le héros.
Et, cerise sur le gâteau, le profond encrage de cette fiction dans la réalité éclate sur les deux planches ultimes (no spoil) : un coup de théâtre qui m'a coupé le souffle et confirmé que j'avais bien entre les mains l'apex bouleversant d'une œuvre de haute tenue. 
Une œuvre qui est, pour l'instant, celle de la vie d'EB. 
Une œuvre qui transcende les genres et s'impose comme universelle.


Merci Numa.

mercredi 2 mars 2022

Petites chroniques de Numa Sadoul

Petites chroniques de Numa Sadoul, qu’on ne présente plus, sur le Spirou d’Émile Bravo. 

Extraites de sa page Facebook : ICI

Tome 1 (19 février 2019)

"Hiver 1940. Le jeune groom du Moustic Hôtel découvre la guerre, les magouilles des uns, la lâcheté des autres, les Juifs, les nazis, les collabos, les résistants, un apprenti flic qui ressemble à Hergé jeune, des héroïques, des généreux, des salopards, l'amour immodéré qu'une jeune fille lui porte, les rivalités militaires franco-britanniques, les ridicules de l'uniforme, l'hypocrisie et la morale, l'insupportable inadaptation de Fantasio, que lui seul supporte, l'art d'un peintre ignoré... le tout, avec sa candeur, son altruisme, sa finesse déjà bien visibles.

Après le révélatif "Journal d'un ingénu", Émile Bravo entame carrément une tétralogie qui va développer l'immersion de son héros dans la guerre de 39/45, et dont "L'Espoir malgré tout" constitue le premier volet. Une fois de plus, il fait fort - et c'est d'ailleurs assez drôle de voir le graphisme "ligne claire" à la Tintin se magnifier aux Éditions Dupuis... On a sans doute mille fois dit "bravo" à Émile, mais je ne me gênerai pas pour le redire à mon tour, ajoutant qu'on est parti pour quatre albums de grande classe !"

Tome 2 (1er février 2020)

"Un deuxième chapitre qui fait quand même 90 pages, et qui sera en principe suivi de deux autres chapitres, probablement aussi épais : Émile Bravo prend son temps et son espace pour développer et approfondir sa saga de la guerre 39/45 vue par les yeux "ingénus" de Spirou - et ceux, assez idiots, de Fantasio (à vrai dire, il est un peu chargé, l'ex-gaffeur devenu ici limite crétin, mais on sent qu'il se fabrique une conscience politique...).

J'ai lu ici ou là des réserves émises par certains commentateurs. Pour moi, c'est du haut niveau, dans la pure lignée des précédentes spiroutades de Bravo ; du palpitant, du tragique même, du sentimental, de la grande Histoire magnifiée par le talent d'une "petite" histoire dessinée. Et question dessin, c'est un régal de voir cette "ligne claire" plutôt tintinesque donner un certain poids "sérieux" à la fantaisie comique habituellement attachée à Spirou. Bref, une pépite !"

Tome 3 (1er mars 2022)

"Il approfondit la saga en 114 pages de misère nazie, de résistance belge, de marionnettes salvatrices, d'enfances malgré tout, en attendant la conclusion qui devrait arriver au volume suivant.

J'ai lu ici ou là que la série tirait un peu en longueur. Quelle grossière erreur : elle prend son temps, la série, pour témoigner, émouvoir, transporter, amuser et effrayer.

Spirou est toujours ingénu, tellement juste dans sa peinture du "bon petit gars" en train de quitter l'adolescence ; Fantasio se comporte en héros mais reste gaffeur et bêta ; les curés kollaborent ou entraident, les citoyens sont pleutres ou courageux, les amours s'épanouissent dans la clandestinité des campagnes, les Juifs sont déportés... bref, l'incroyable 39/45 s'enlumine sous nos yeux et dans nos sentiments.

Ce 3ème tome s'achève sur un épouvantable suspense, petit bonus sur une œuvre unique et formidable ! "

Merci Numa.

lundi 13 décembre 2021

Quelques extraits de chroniques sur le tome 3

BD pour enfants : l’humanisme salutaire du “Spirou” d’Émile Bravo 
Publié le 13 décembre 2021 sur Télérama.fr
Le grand talent d’Émile Bravo dans cette saga colossale – le quatrième et dernier volume paraîtra au printemps prochain – consiste à rester au plus près de la vie de tous les jours et de son personnage-titre. Afin de le voir évoluer, poser les questions que personne n’ose verbaliser à cette époque, et ainsi provoquer des dialogues d’une rare intelligence (mais très accessibles) en bande dessinée. L’auteur montre ainsi avec subtilité que la plupart des populations de l’Europe occupée n’étaient ni collaborationnistes ni résistantes, mais simplement passives, et n’avaient d’autre objectif que de survivre à court terme. Dès lors, les élans simplement humanistes de Spirou finiront par en faire un héros, du moins aux yeux de ses proches compagnons.
Moins portée sur l’action que l’épatante saga Les Enfants de la Résistance, la série L’Espoir malgré tout partage néanmoins avec elle sa documentation rigoureuse et un sens du rythme impeccable. Souvent drôle et mordante, et parfois très émouvante, elle relève le défi de s’adresser à tous les publics, à partir de 9 ans, malgré la dureté des sujets abordés et la multiplicité de personnages adultes. Car au-delà du passionnant aspect historique, elle parle de la vie, et de l’envie de vivre ensemble, entre humains. À l’heure de la résurgence de discours extrêmes, en France et en Europe, et de la tentation du révisionnisme de certains, cette œuvre intergénérationnelle au discours clair et profond se révèle particulièrement salutaire. 
 
Didier Pasamonik
C’est sans doute l’une des œuvres les plus importantes de la décennie qui fait la preuve que l’on peut parler de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah en renouvelant le thème. Elle est riche de ses sous-textes, par son universalité, sa réflexion sur l’engagement, sur l’absurdité de la condition humaine et de la création quand elle est confrontée aux totalitarismes. Le regard -éminemment documenté- de L’Espoir malgré tout, en fait en quelque sorte un Maus de la BD belge.
 
Émile Bravo, Le Spirou d’Émile Bravo : L’Espoir malgré tout - Troisième partie : “Un départ vers la fin”
Il a fait le choix de don­ner une dif­fé­rence d’âge aux deux héros. Spi­rou n’a pas l’âge requis pour être sou­mis au STO, ce Ser­vice du Tra­vail Obli­ga­toire qui envoie les adultes tra­vailler en Alle­magne. Fan­ta­sio a pu faire réa­li­ser des papiers le pré­sen­tant comme un ouvrier indis­pen­sable sur place. On croise un cer­tain M. René, un peintre de renom. Les dia­logues sont construits et donnent une vision des situa­tions, offrant des plages d’humour bien­ve­nues dans cette ter­rible ambiance.
La concep­tion gra­phique rete­nue par Émile Bravo prend en compte la période où se déroulent l’histoire et le style alors employé dans les bandes des­si­nées. On se rap­proche de ces planches des années de guerre, du Tin­tin des pre­miers albums. Les décors très pré­sents, sont soi­gnés, détaillés et habillent avec brio les vignettes.
La mise en cou­leurs de Fanny Benoit pri­vi­lé­gie les teintes sobres qui reflètent l’atmosphère pesante qui régnait.
Un album qui remet en mémoire les diverses péri­pé­ties vécues au niveau du peuple avec une intrigue forte por­tée par un couple de héros dans un cadre inha­bi­tuel pour eux.
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Une BD de Spirou pour raconter la Shoah aux jeunes
Dans ce train, Spirou croise un Hollandais, qui lui permet de comprendre l’ampleur de la situation.
« L’idée de se sauver ne vient pas à Spirou », insiste le dessinateur avant d’ajouter que « ce sont les autres qui lui inspirent cette idée. Il écoute ceux qui l’entourent. Heureusement, on croise dans notre vie des gens lucides qui nous éveillent. Ça ne pouvait pas venir de Spirou, car c’est un jugement d’adulte, de gens un peu éclairés. Spirou est tellement ingénu. Il n’a pas de préjugé raciste. On découvre le monde à travers lui. Il nous renvoie à nous-même et nous permet de nous demander ce que nous aurions fait pendant la Seconde Guerre mondiale. »
En échappant au train pour Auschwitz, Spirou sauve deux enfants. L’instant est héroïque, suivi par un moment de doute, où l’on croit l’un des deux enfants morts.
« C’est toujours pour coller au réalisme », précise Émile Bravo, qui voulait aussi aller avec cette scène à l’encontre des clichés du genre.
« Plonger d’un train en route dans une rivière, c’est assez courant en BD. Ce qui me faisait rire, c’est qu’une rivière, ce n’est pas forcément très profond. La scène est dramatique, mais il y a aussi de l’humour. »
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"On ne peut pas l’envoyer à Auschwitz": une BD de Spirou pour raconter la Shoah aux jeunes 
"Émile Bravo, qui a consacré près d'une décennie à cette ambitieuse et bouleversante évocation des heures sombres du XXe siècle, veut "faire écho à notre monde d’aujourd’hui", marqué par le retour du nationalisme. "Grâce à Spirou, cette histoire ne disparaîtra pas des librairies. Quand on te donne un personnage comme ça, il vaut mieux raconter quelque chose de fort, qui transmette quelque chose qui aide à se construire. C'est important, plutôt que d’utiliser Spirou pour raconter une nouvelle aventure. Il y en a déjà tellement..."
Si les super-héros américains ont souvent été utilisés dans le cadre de récits graves, les personnages de la BD franco-belge sont le plus souvent restés extérieurs aux grands événements du monde. En cela, le Spirou d'Émile Bravo n’est pas le Spirou que l’on connaît. Dans ce monde plus sombre, plus violent, les personnages inventés par Franquin - comme Zorglub - n’existent pas. "Je ne reprends pas Spirou", précise Émile Bravo. "Je fais l’avant-Spirou. C’est un peu différent. J’explique l’humanité de ce personnage qui était apparu un peu brutalement dans les premiers albums."
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Spirou : L’Espoir malgré tout et bientôt le dénouement
"Dans la Belgique sous le joug de l’occupation allemande, les mois et les années passent au rythme des convois de déportation et des amis arrêtés et massacrés... Une spirale de violence qui emporte Spirou, ballotté entre candeur et volonté de lutter contre l’injustice, et son ami Fantasio dont l’attitude frise souvent l’inconscience et la bêtise. Ces deux personnages que tout oppose sont les témoins de la magistrale fresque d’Émile Bravo sur la Seconde Guerre mondiale abordée du point de vue de l’enfance." 
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Spirou, l’espoir malgré tout #3
"Tous publics, tour à tour hilarante, terrifiante et bouleversante, cette série condense à la fois des questionnements essentiels, des valeurs fortes et une parfaite narration de bande dessinée. Une grande, très grande œuvre." 
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"Spirou", le groom de l'hôtel Moustic, né en 1938, et devenu aventurier après-guerre. 
"Que se passe-t-il dans la tête de Spirou ?
C’est aussi la question que se pose depuis plusieurs années Émile Bravo qui, en 2008, dans Le Journal d’un ingénu, se demandait pourquoi et comment le jeune groom des années 1930 était devenu après-guerre l’aventurier intrépide qu’on connaît. Eh bien, c’est la guerre, justement, qui nous l’a changé. La guerre et l’amour ! Spirou retrouvera-t-il la jeune juive polonaise qu’il a connue dans la Belgique occupée ? Rien n’est moins sûr. La quête sera longue. Émile Bravo termine en ce moment le 4e volume de L’Espoir malgré tout.
’’J’essaie de rendre Spirou très philosophe face à la mort et la brutalité. Si mon héros de BD doit montrer l’exemple, ce n’est pas dans la manière de se comporter pendant une guerre, mais dans la façon dont il faut tout faire pour que la guerre n’advienne pas. Émile Bravo ’’
Émile Bravo lâchera Spirou en 1945, quand commence la première histoire longue du personnage, Il y a un sorcier à Champignac, dessiné par Franquin."

dimanche 8 décembre 2019

Bravo Spirou !!!!!!!


"Aborder le problème de la Seconde Guerre Mondiale, c’est toujours compliqué, tant les alliances ont d’abord été surprenantes, puis dissoutes, tant les Nationalismes dans les pays belligérants s’épanouissaient sur le terreau de la misère laissée par les années Trente, et tant l’instauration du programme de destruction des Juifs d’Europe a mis de temps à être admis, à devenir une terrifiante évidence.
Eh bien Émile Bravo s’y est collé ! Depuis déjà presque une décennie, il traite brillamment de ce sujet, en avançant pas à pas dans le Nazisme, dans l’infiltration des idées les plus terribles au sein de l’Europe, et ici tout particulièrement en Belgique.
Le pari de départ était vraiment très audacieux : nous faire connaître Spirou comme acteur de cette période, groom « ingénu » en 39, orphelin à la conscience impeccable, affublé de son camarade Fantasio, inconséquent autant qu'incohérent, contradictoire et désinvolte, gaffeur impulsif, égoïste, capricieux et pourtant attachant, et à deux, entrant petit à petit dans la lutte clandestine contre la barbarie, contre l’antisémitisme.
Ce pari est déjà gagné ! L’histoire n’est pas finie, il en reste encore deux tranches à venir. Mais à la fin de cette troisième partie, Spirou s’en va dans un train. Pour sauver deux enfants juifs, inconscient de ce qui les attend au bout du voyage, Spirou s’en va pour Auschwitz, conservant le secret espoir de retrouver à Cracovie celle qu’il pense être son premier amour.

Dans ces trois livres, tout est complexe.
L'organisation graphique, toujours très soignée et homogène, apparaît à première vue simple. Il n'en est rien : tous les plans sont judicieusement maintenus à hauteur d'œil de manière à favoriser toujours la lecture et cet incessant "ping-pong" de dialogues lumineux, sauf quand l'intensité de la scène impose un cadrage large ou élevé qui offre à nous, lecteurs, l'instant d'émotion et de respiration nécessaire.
Les psychologies des personnages sont ciselées. Et pourtant, Emile Bravo nous livre une histoire « pour enfants ». Il s ‘agit, tout le long des trois volumes, d’enfants, seuls ou en bande, résignés ou survoltés, agressifs et belliqueux, adorables de candeur, au beau milieu de l’apocalypse qui se dessine jour après jour, des dénonciations mesquines aux brutalités Nazies, des Nationalismes idiots aux turpitudes lâches et obscurantistes des prêtres et de l’église, et fort heureusement aussi, au milieu de… l’espoir malgré tout ! Celui des artistes, celui de ceux qui nourrissent les plus démunis, celui du curé qui n’accepte pas, celui du directeur de l’hôtel qui risque sa vie en disant NON à la réquisition de son hôtel, celui des résistants qui se cachent… L’espoir malgré tout.

Un chef-d’œuvre en cours…
Putain, Mille Bravos, Émile !!"

Arnaud Floch